samedi 1 mars 2008

L’employabilité des étudiants passe par la différenciation

J’ai récemment eu l’occasion de rencontrer Bertrand Duperrin lorsqu’il rendait visite aux responsables de la médiathèque de l’ESC Lille. Rencontre très enrichissante, qui m’a donnée l’opportunité de réfléchir sur l’employabilité des étudiants.

Idéalement, nous ne devrions plus apprendre aux étudiants à rédiger leur CV. Non parce que ce serait inné, mais parce que celui-ci deviendrait quasi inutile. En effet, en les formant et les incitant à utiliser les technologies de « téléchargement vers l’amont » (Thomas Friedman), on leur permettrait de se différencier sur le web, et ainsi de se faire repérer par de futurs employeurs.

J’ai par ailleurs participé à une réunion entre la direction de l’Ecole Centrale de Lille, celle de L’Iteem et des représentants élèves des deux formations, durant laquelle Etienne Craye (Directeur de l’EC Lille) a souligné qu’avec la globalisation du marché du travail (et spécifiquement l’arrivée d’ingénieurs indiens et chinois dans le domaine de l’ingénierie), les élèves doivent réfléchir à la manière de s’ouvrir aux autres et de se différencier des autres pour être employables.
Je pense que cette différenciation peut non seulement être faite grâce à la publication de contenu sur le web comme je viens de l’évoquer (par l’intermédiaire d’un blog ou site perso) mais aussi par la co-écriture d’articles dans des revues spécialisées (de préférence à portée nationale ou internationale), voire même de livres.

Du point de vue de l’entreprise, comme le disait Franck Tognini lors d’une conférence organisée par ICC mardi dernier, la mise en ligne d’une offre d’emploi par une entreprise est un signe d’échec. Échec car elle n’a pas su trouver dans son réseau la personne qui puisse répondre à ses attentes. On pourrait prolonger la logique en avançant que la publication d’une offre implique le traitement de centaines de CV. D’où une perte de temps.

Si l’on croise ces deux points de vue, on peut deviner que le travail des responsables de recrutement en entreprise risque d’évoluer dans les années qui viennent. (Si le processus n’est pas déjà entamé, mais je n’ai pas une assez bonne vision de la GRH actuelle dans les entreprises pour le confirmer). L’importance du réseau professionnel va s’accentuer et sa notion est en train d’ être redéfinie.

J’ai ainsi été étonné en passant des entretiens d’embauche de voir qu’aucune personne devant laquelle je me « vendais » n’avait eu la curiosité de taper mon nom dans google. Il me semblait pourtant évident de me renseigner de mon côté sur la personne avec qui j’allais avoir l’entretien.


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Mais tout ceci nécessite une prise de conscience de la part des étudiants eux-mêmes (ci qui n’est pas encore gagné !) et un support de leur encadrement scolaire (Les responsables de la médiathèque de l’ESC Lille sont déjà bien avancées sur ce point).

Il faut bien entendu relativiser mes propos, car on imagine bien que tous les étudiants ne sauront ne voudront, ou ne pourront se différencier sur le web ni publier d’articles dans des revues spécialisées.

1 commentaire:

Greg a dit…

J'imagine que la santé du marché de l'emploi doit aussi être prise en compte. Je pense par exemple aux domaines dans lesquels il y a une forte demande des entreprises actuellement, comme le développement informatique. Une entreprise n'a souvent pas d'autres choix que de poster une offre d'emploi car son réseau personnel ne suffit plus.